La distribution de l’eau potable
La distribution d’une eau potable en qualité et en quantité suffisante est une obligation réglementaire que doivent remplir les autorités organisatrices des services d’eau. Pour évaluer la qualité de ces services, le système d’information sur les services publics d’eau et d’assainissement, SISPEA, recense au niveau national des données et suit de nombreux indicateurs sur l’organisation, la gestion, la tarification et la performance de ces services. Ces données sont renseignées par les autorités organisatrices des services d’eau et d’assainissement, puis vérifiées et validées par la DEAL.
L’ensemble de ces données sont consultables sur internet via le lien suivant : http://www.services.eaufrance.fr.
Les infrastructures AEP
Le tableau suivant présente une synthèse par territoire de gestion des principales infrastructures AEP en 2021.
Indice de connaissance et de gestion patrimoniale des réseaux
L’indice de connaissance et de gestion patrimoniale des réseaux d’eau potable est un indicateur noté sur 120 points. Il évalue notamment le niveau de connaissance du réseau et de ses branchements ainsi que l’existence d’une stratégie de renouvellement.
La carte suivante présente la valeur de cet indice en 2021 sur les différents territoires de Guadeloupe :
Par rapport à l’année 2020, on relève une progression de la valeur de l’indice sur les territoires de Bouillante / Vieux-Habitants / Vieux-Fort (+ 12 points) et de Pointe-Noire (+ 10 points), rendue possible grâce à l’incorporation de la localisation des branchements dans le plan du réseau d’eau potable.La moyenne de l’indicateur sur l’ensemble du territoire en 2021 est de 39 points. Elle était de 37 points en 2020 et de 31 points durant les 2 années antérieures. Pour information, la moyenne au niveau national en 2021 est évaluée à 102 points (dernier rapport annuel SISPEA).
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Taux de perte
Sur les 88,4Mm3 d’eau prélevés pour l’AEP en 2021, 82,2 Mm3 ont été potabilisés et mis en distribution sur l’ensemble de la Guadeloupe. Sur ce volume total, seulement 38 % de l’eau (31,5 Mm3) a été comptabilisée comme consommée par la population.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette différence entre le volume mis en distribution et le volume réellement consommé :
- l’existence de nombreuses fuites sur les réseaux de distribution d’eau potable ;
- la vétusté de certains compteurs qui sous-estiment les volumes ou ne les comptent plus ;
- l’existence de piquages clandestins sur le réseau.
Il est à noter que :
- près de 90 % des fuites détectées sont localisées sur des branchements (problématique généralisée sur l’ensemble du territoire) ;
- plus de 20 % de ces fuites sont localisées chez les usagers. Ces volumes étant perdus après compteurs,ils ne sont pas comptabilisés dans le volume de perte.
La carte suivante présente les taux de perte du réseau de distribution sur l’ensemble du territoire :
À l’échelle de la Guadeloupe, le taux de perte moyen, qui avait connu une baisse significative de 2,9 points en 2020, est reparti légèrement à la hausse en 2021 : 61,7 %, contre 60,4 % en 2020.
Même si l’on peut relever une diminution notable des taux de perte sur l’ensemble des territoires en délégation, on constate néanmoins une augmentation de ce taux sur le territoire en gestion directe du SMGEAG. Des incertitudes peuvent cependant être liées au calcul de ce dernier. L’année 2021 étant marquée par la réorganisation de la gouvernance de la compétence eau, des données provenant de sources différentes ont dû être compilées. En outre, les volumes comptabilisés au 31/08/2021, lors de la fin d’exercice des anciens gestionnaires, ont pu être simplement estimatifs.
Ainsi, entre 2020 et 2021, on note les évolutions suivantes :
- CCMG : – 11,6 points (- 19,9 points depuis 2017) ;
- Pointe-Noire : – 8,2 points (+ 5,5 points depuis 2017) ;
- Lamentin : – 6,0 points (- 16,7 points depuis 2017) ;
- Bouillante, Vieux-habitants et Vieux-Fort : – 4,7 points (+ 0,5 points depuis 2017) ;
- Deshaies : – 2,9 points (+10,1 points depuis 2017) ;
- SMGEAG en gestion directe* : + 1,9 points (+ 2,1 points depuis 2017).
*Le SMGEAG ayant été créé le 01/09/2021, l’historique des taux de perte pour le territoire en gestion directe du SMGEAG a été reconstitué jusqu’au 31/08/2021 à partir des données relatives aux anciens territoires de gestion le constituant.
Sur le territoire de la CCMG, la recherche de fuites menée de manière intensive ces dernières années (notamment entre 2020 et 2021) a permis d’accroître de plus de 20 points le rendement du réseau depuis 2017.
Sur Pointe-Noire, où l’on observait une augmentation continue du taux de perte depuis plusieurs années, la situation s’est nettement améliorée en 2021. Cela a été possible grâce à deux actions principales :
- le renouvellement sur l’année de 16 % des compteurs de la commune, qui a permis de faire diminuer les volumes consommés non-comptabilisés ;
- le renforcement des campagnes de recherche de fuites, le linéaire de conduites inspectées ayant été multiplié par 2 par rapport à 2020.
Concernant les taux de perte observés sur le territoire de Bouillante / Vieux-Habitants / Vieux-Fort, ils sont à analyser avec précaution. En effet, jusqu’en 2021, de l’eau potable était transférée de la commune de Bouillante à celle de Pointe-Noire sans être comptabilisée. Ces volumes n’étaient donc pas renseignés dans SISPEA, engendrant ainsi un taux de perte plus élevé. La pose d’un compteur entre Bouillante et Pointe-Noire en 2021 a permis de rectifier ce problème en comptabilisant ces volumes.
En 2020, le taux de perte moyen à l’échelle de la Guadeloupe avait diminué de 2,9 % par rapport à l’année précédente, passant de 63,3 % en 2019 à 60,4 % en 2020. On relevait alors une forte diminution (de près de 10%) du taux de perte sur l’ancien territoire du SIAEAG, conséquence des efforts menés depuis 2019 sur le réseau interconnecté de la Guadeloupe (grâce notamment aux travaux entrepris sur la recherche et la réparation de fuites, la régularisation des pressions et l’amélioration du comptage). La situation s’était également améliorée sur la commune de Capesterre-Belle-Eau, même si cette amélioration n’était pas reflétée par l’indicateur, calculé sur un territoire plus vaste (intégrant l’ancien territoire principal de la CAGSC et les Saintes).
Pré-diagnostic des réseaux eau potable
En 2019, le Conseil Régional a fait réaliser un pré-diagnostic pour définir et hiérarchiser les zones où les enjeux de la lutte contre les pertes sont les plus importants (ARTELIA , 2019), et qui sert aujourd’hui de base pour les opérations de réparation de fuites qui sont menées sur le territoire. Cette étude aura entre autres permis d’identifier de manière plus précise les zones de distribution les plus fuyardes.
Réparations de fuites
La carte suivante présente le nombre de fuites sur les réseaux d’eau potable qui ont été réparées en 2021 sur l’ensemble du territoire. Les données collectées proviennent :
- des rapports annuels des délégataires (RAD) ;
- des remontées d’informations provenant des différentes directions du SMGEAG. À noter que les données relatives à cette dernière ne concernent que la période allant du 01/09/2021 au 31/12/2021.