La distribution de l’eau potable
La distribution d’une eau potable en qualité et en quantité suffisante est une obligation réglementaire que doivent remplir les autorités organisatrices des services d’eau. Pour évaluer la qualité de ces services, le système d’information sur les services publics d’eau et d’assainissement, SISPEA, recense au niveau national des données et suit de nombreux indicateurs sur l’organisation, la gestion, la tarification et la performance de ces services. Ces données sont renseignées par les autorités organisatrices des services d’eau et d’assainissement, puis vérifiées et validées par la DEAL.
L’ensemble de ces données sont consultables sur internet via le lien suivant : http://www.services.eaufrance.fr.
Les infrastructures AEP
Le tableau suivant présente une synthèse par territoire de gestion des principales infrastructures AEP en 2022.
L’eau de certains captages peut être utilisée par plusieurs exploitants pour alimenter en eau potable des territoires de gestion différents. En 2022, c’est le cas pour :
- le captage de la Rivière du Plessis (Baillif / Vieux-Habitants), dont l’eau est utilisée par le SMGEAG (en gestion directe) et par la Saur Guadeloupe ;
- le captage de Bras David amont (Petit-Bourg), dont l’eau est utilisée par le SMGEAG (en gestion directe) et par Eaux’Nodis.
Indice de connaissance et de gestion patrimoniale des réseaux
L’indice de connaissance et de gestion patrimoniale des réseaux d’eau potable est un indicateur noté sur 120 points. Il évalue notamment le niveau de connaissance du réseau et de ses branchements ainsi que l’existence d’une stratégie de renouvellement.
La carte suivante présente la valeur de cet indice en 2022 sur les différents territoires de Guadeloupe :
Après une progression de la valeur de l’indice en 2021 sur les territoires de Bouillante / Vieux-Habitants / Vieux-Fort (+ 12 points) et de Pointe-Noire (+ 10 points), on ne relève pas de nouvelle évolution en 2022.
La moyenne de l’indicateur sur l’ensemble du territoire se stabilise donc à 39 points. Pour rappel, elle était de 37 points en 2020 et de 31 points durant les 2 années antérieures. La moyenne au niveau national en 2022 est quant à elle évaluée à 103 points (rapport SISPEA 2022). Pour permettre d’améliorer la valeur de cet indice sur son territoire, le SMGEAG a initié en 2024 un plan d’action visant à améliorer la connaissance globale des dates de pose de ses réseaux (donnée qui fait principalement défaut).
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Taux de perte
Sur les 89,7Mm3 d’eau prélevés pour l’AEP en 2022, 80,9 Mm3 ont été potabilisés et mis en distribution sur l’ensemble de la Guadeloupe. Sur ce volume total, seulement 32 % de l’eau (25,6 Mm3) a été comptabilisée comme consommée par la population.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette différence entre le volume mis en distribution et le volume réellement consommé :
- l’existence de nombreuses fuites sur les réseaux de distribution d’eau potable ;
- la vétusté de certains compteurs qui sous-estiment les volumes ou ne les comptent plus ;
- l’existence de piquages clandestins sur le réseau.
Il est à noter que :
- près de 90 % des fuites détectées sont localisées sur des branchements (problématique généralisée sur l’ensemble du territoire) ;
- plus de 20 % de ces fuites sont localisées chez les usagers. Ces volumes étant perdus après compteurs,ils ne sont pas comptabilisés dans le volume de perte.
En 2022, le taux de perte moyen à l’échelle de la Guadeloupe a fortement augmenté (+ 6,6 points) par rapport à l’année précédente, en atteignant 68,3 % (ce taux était de 61,7 % en 2021, et de 60,4 % en 2020).
La carte suivante présente les taux de perte du réseau de distribution sur l’ensemble du territoire :
Entre 2021 et 2022, on note les évolutions suivantes :
*Le SMGEAG ayant été créé le 01/09/2021, l’historique des taux de perte pour le territoire en gestion directe du SMGEAG a été reconstitué jusqu’au 31/08/2021 à partir des données relatives aux anciens territoires de gestion le constituant.
Sur le territoire en gestion directe du SMGEAG,pour lequel on observait une augmentation du taux de perte en 2021, la dégradation de la valeur de l’indice se confirme et s’accentue en 2022 (+ 7,6 points). Cette hausse est principalement imputable à des problèmes de comptabilisation des volumes consommés sur le territoire en gestion directe depuis la création du SMGEAG (au 1er septembre 2021) et qui sont toujours présents sur l’exercice 2022. En effet, la base clientèle du nouveau syndicat, établie à partir des bases de données des anciennes régies, n’est pas encore complète. Elle n’intègre pas l’ensemble des compteurs du parc installés sur le territoire de gestion, d’où une comptabilisation non exhaustive des volumes livrés et consommés sur le territoire du SMGEAG en gestion directe. De plus, le passage de la tempête Fiona en septembre 2022 a causé de nombreuses casses sur les réseaux et des dysfonctionnements sur les installations. Cela a entrainé des pertes d’eau importantes pendant une dizaine de jours et a nécessité, par la suite, de nombreuses purges avant de remettre le réseau en état de fonctionnement.
À l’inverse, sur l’ensemble des territoires en délégation, qui avaient connu une diminution notable de leurs taux de perte en 2021, la tendance à l’amélioration se poursuit.Sur la commune de Lamentin, la situation continue de s’améliorer très nettement en 2022 (– 5,3 points depuis 2021, – 11,4 points depuis 2020). Il en est de même à Pointe-Noire (– 3,3 points depuis 2021, – 11,4 points depuis 2020). Enfin, le taux de perte sur le territoire de la CCMG, qui avait chuté de 12,1 points en 2021 grâce à l’intensification des opérations de recherche et de réparation de fuites, est reparti légèrement à la hausse en 2022(+ 2,4 points). Comme mentionné précédemment, le rendement du réseau s’étant fortement amélioré, la pression dans les canalisations a de fait augmenté, provoquant alors de nouvelles fuites sur les points les plus fragiles du réseau. Pour remédier à ce problème, des actions ont été planifiées, telles que la mise en place de régulateurs de pression, le développement de la sectorisation ainsi que l’utilisation de nouvelles méthodes de détection de fuites.
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Pré-diagnostic des réseaux eau potable
En 2019, le Conseil Régional a fait réaliser un pré-diagnostic pour définir et hiérarchiser les zones où les enjeux de la lutte contre les pertes sont les plus importants (ARTELIA , 2019), et qui sert aujourd’hui de base pour les opérations de réparation de fuites qui sont menées sur le territoire. Cette étude aura entre autres permis d’identifier de manière plus précise les zones de distribution les plus fuyardes.
Réparations de fuites
La carte suivante présente le nombre de fuites sur les réseaux d’eau potable qui ont été réparées en 2022 sur l’ensemble du territoire. Les données collectées proviennent :
- des rapports annuels des délégataires (RAD) ;
- des remontées d’informations provenant des différentes directions du SMGEAG.
Ainsi, en 2022, 4 138 fuites ont été comptabilisées comme réparées en Guadeloupe :
- 3 546 sur la Guadeloupe continentale, les Saintes et la Désirade (2 792 sur le territoire en gestion directe du SMGEAG et 754 sur les territoires en délégation) ;
- 592 sur Marie-Galante.