Les prélèvements
Prélèvements et usages de l’eau
En 2021, 110,2 millions de mètres cubes (Mm3) d’eau ont été déclarés prélevés à l’échelle de la Guadeloupe (pour rappel, 1 mètre cube équivaut à 1 000 litres). Ces prélèvements sont rattachés à différents usages de l’eau, qui se répartissent de la manière suivante :
Les prélèvements pour la production d’énergie renouvelable n’ont pas été pris en compte faute de données. Il en est de même pour les prélèvements dits « sauvages », qui ne seraient pas à négliger, mais qui sont aujourd’hui encore difficile à estimer.
À l’échelle communale, la répartition de ces prélèvements se présente de la manière suivante :
La figure suivante présente l’évolution des prélèvements effectués depuis 2014 sur l’ensemble du territoire pour les différents usages de l’eau :
On peut constater une augmentation continue du volume d’eau prélevé dans le milieu naturel (de l’ordre de 2 % par an jusqu’en 2018, avant d’atteindre progressivement les 6 % entre 2019 et 2021). Cette augmentation est la conséquence de deux phénomènes :
- l’augmentation des prélèvements pour la production d’eau potable, bien que dans le même temps la population guadeloupéenne n’ait cessé de diminuer. Ces volumes d’eau supplémentaires sont en réalité prélevés pour tenter de compenser les pertes d’un réseau de distribution défaillant. Ces prélèvements, bien supérieurs aux besoins à satisfaire, constituent une pression de plus en plus importante sur les milieux aquatiques. À ce titre, l’intensification des travaux de restauration des réseaux et de réparation de fuites est une nécessité primordiale ;
- l’augmentation des prélèvements pour l’irrigation, suite aux différentes sécheresses qui se sont succédées ces dernières années.
Par rapport à 2020, 1,8 Mm3 supplémentaires ont été prélevés en 2021 pour l’alimentation en eau potable. Une augmentation des prélèvements de 4,1 Mm3 a également été opérée pour l’irrigation, en réponse à des besoins en eau plus importants causés par une sécheresse plus intense que l’année précédente.
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Prélèvements pour l’alimentation en eau potable (AEP)
88,4 Mm3 ont été prélevés en 2021 pour la production d’eau potable. La ressource en eau superficielle est considérablement mise à contribution. Les eaux de surface proviennent exclusivement de la Basse-Terre, où les prélèvements sont complétés par des eaux de source. En Grande-Terre et à Marie-Galante, seules des eaux souterraines sont captées.
Du fait de l’abondance de sa ressource en eau directement disponible (rivières et sources), les eaux de la Basse-Terre sont donc très largement mobilisées.
La majorité de l’eau destinée à l’AEP est prélevée sur la côte au vent (considérée comme le château d’eau de la Guadeloupe), notamment à Petit-Bourg et à Capesterre-Belle-Eau. Cette eau sert à alimenter l’ensemble du territoire guadeloupéen via d’importantes infrastructures de transfert d’eau potable (les feeders). Ces infrastructures sont complétées par d’importantes conduites d’adduction d’eau brute du Conseil Départemental et du SMGEAG, qui viennent alimenter des usines de production d’eau potable distantes des points de captage.
Au total, près de 70 % de l’eau prélevée pour l’AEP en Guadeloupe transitent par ces grandes infrastructures de transfert d’eau. La figure suivante présente les volumes d’eau transférés depuis leurs captages par chaque type de feeder :
Il est à noter que le réseau d’eau du Conseil Départemental délivre de l’eau brute à l’usine de production d’eau potable (UPEP) de Deshauteurs (Sainte-Anne), qui réinjecte par la suite 9,5 Mm3 d’eau potable dans le feeder Belle-Eau-Cadeau. Ainsi, ce sont en fait près de 40,2 Mm3 d’eau qui transitent au total dans les feeders eau potable.
La figure suivante présente l’évolution des prélèvements pour l’AEP à l’échelle communale entre 2020 et 2021, ainsi que la localisation des infrastructures en lien avec les variations constatées (commentées ci-après).
Ainsi, en 2021, on relève une hausse des prélèvements sur Petit-Bourg, avec 0,8 Mm3 de plus prélevés par rapport à l’année antérieure. Bien que les prélèvements du SMGEAG (qui s’élèvent à 18,0 Mm3) y aient diminué de 0,5 Mm3, ceux effectués par le Conseil Départemental (17,5 Mm3) ont quant à eux augmenté de 1,3 Mm3.
À Goyave, sur le captage de Moreau, le volume prélevé a augmenté de 0,3 Mm3 par rapport à l’année précédente, pour atteindre 8,3 Mm3 en 2021.
Sur la commune de Saint-Claude, les prélèvements d’eau ont également augmenté de 0,3 Mm3, en lien principalement avec l’augmentation de la production sur la filière de Morne Houel.
Sur Sainte-Rose, qui avait connu une baisse importante des prélèvements durant le carême 2020 (- 0,8 Mm3) en lien avec la persistance de la sécheresse, les prélèvements sont repartis légèrement à la hausse avec + 0,4 Mm3.
Cela n’a en revanche pas été le cas sur la commune de Capesterre-Belle-Eau, où les sources captées de Belle-Eau-Cadeau, sensibles aux déficits pluviométriques, ont vu (comme l’année précédente) leur débit une nouvelle fois amoindri durant le carême 2021 (- 0,5 Mm3). Les volumes prélevés ont en partie été complétés par l’augmentation des prélèvements en rivière sur le captage de la Digue (+ 0,4 Mm3).
À Bouillante, les prélèvements sur le captage de Trou à Diable ont diminué de 0,3 Mm3 en 2021, grâce à l’amélioration notable du rendement du réseau de distribution sur la commune. Enfin, sur Marie-Galante, les progrès enregistrés ces dernières années sur les débits de fuites se sont poursuivis en 2021. Les prélèvements annuels au niveau de la ressource s’en ressentent, puisqu’ils sont passés sous la barre des 1 Mm3 d’eau prélevée.
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